Présent dans l’agro-fourniture, l’agro-industrie, la distribution et le support, Zine Capital Invest lorgne l’industrie. Après la marque agro-industrielle Itkane, le groupe signe une joint-venture avec des producteurs turcs de couches pour bébés. L’objectif à terme est d’implanter une usine au Maroc dédiée au marché local et africain.

Le groupe Zine voit grand. Il compte diversifier progressivement ses activités en misant  davantage sur l’industrie. En attendant, le pôle distribution demeure le fer de lance du groupe intégrant cinq sociétés de transport dotées d’une flotte de 540 camions. Quatre sociétés sont spécialisées dans la distribution de sucre, en l’occurrence Conaco (conditionnement et distribution de sucre dans la région centre, nord et sud), Jamadis et Free Food (distribution de sucre dans la région centre) ainsi que Mouna Food concentrée dans le sud.

La cinquième ; Canal Food, est, elle, orientée vers la distribution alimentaire avec des partenaires comme Unilever Maroc, Kraft Food, Savola, Cosumar ou encore Méditel… Le pôle distribution permet donc de soutenir la marque d’agro-industrie du groupe Itkane. «Nos produits estampillés Itkane ; thé, farine, blé, sucre, pâtes ainsi que les produits de nos clients comme Kraft Food, Unilever et Savola représentent 30% des produits que l’on retrouve chez un épicier. Il faut savoir que nous avons 14.000 clients référencés au GPS sans compter la grande distribution, notamment Marjane, Acima, Carrefour, Label’vie et Atacadao en cours», déclare Abdelkrim Ouaid, administrateur-directeur général de Zine Capital Invest. Le groupe devient incontournable chez l’épicier. D’où l’idée de développer les marques sous contrat de distribution et investir de nouvelles niches.

Zine signe les couches made in Turkey
«Notre cœur de métier demeure la distribution qui s’est développée pour toucher l’industrie. D’où l’idée d’aller vers le thé, le blé, la farine, le couscous et les pâtes, etc. Toutefois, nous ne comptons pas nous arrêter là. Nous avons signé il y a 4 mois un contrat de distribution avec la marque turque Flyfix après avoir essayé plusieurs partenaires», renchérit Abdelkrim Ouaid. En effet, ce n’est pas la première expérience du groupe Zine dans les couches pour bébés. Les premières opérations d’importations ont été réalisées auprès de fournisseurs émiratis pour sonder le marché. La deuxième expérience a été réalisée auprès des Tunisiens de Lilas.

Enfin, le groupe a signé un contrat de distribution avec des partenaires turcs avec la possibilité de délocaliser la production au Maroc. Pour l’instant, les Turcs sont déterminés à inonder le marché marocain de couches «made in Turkey». Ils ont même dédié une usine spécifiquement au Maroc. Pourtant, dans deux ans, la donne pourrait bien changer. En effet, 2015 et 2016 seront des années test pour la marque Flyfix et détermineront la destinée du projet de l’usine marocaine qui devrait coûter 200 MDH. Pour le moment, le groupe Zine réalise un chiffre d’affaires à l’import situé entre 10 et 15 MDH. Selon Abdelkrim Ouaid, le marché réagirait très bien malgré une bataille acharnée sur les prix. Dans ce cadre, Dalaa, Pampers et la marque turque Molfix se battent sur un marché certes en croissance mais difficile.

Pour se différencier, FlyFix a choisi un type de couches-culottes dotées d’un système élastique, gage de qualité. En termes de communication, la marque reste encore discrète. Le groupe Zine ne veut surtout pas être victime de son succès. «Si nous investitissons massivement dans la communication, nous risquons de nous retrouver du jour au lendemain avec un gros volume de commandes non satisfaites. Si la logistique ne suit pas, les clients pourraient oublier le produit. L’objectif est que celui-ci atteigne le consommateur, qu’on le retrouve dans les foyers des Marocains», développe Ouaid. Ainsi, au bout de deux années de test, une fois la marque adoptée par les Marocains, la joint-venture maroco-turque pourrait donc devenir effective. En attendant la date butoir, le groupe Zine s’attelle sur d’autres chantiers plus urgents concernant sa marque agro-industrielle. Son objectif est d’homogénéiser la qualité de la marque Itkane.

Itkane, un choix stratégique du groupe
«Pour Itkane, nous visons une qualité régulière. C’est un choix stratégique que d’avoir une seule marque pour tous nos produits. Nous n’avons pas le droit à l’erreur», lance Yassine Taybi, directeur général des affaires du groupe et du développement. Avec ses deux minoteries ayant chacune une capacité de 600 tonnes/jour et une semoulerie dont la production est de 300 tonnes/jour, Zine Capital Invest continue d’investir. Dernier investissement en date ; l’activité de conditionnement et d’ensachage de thé a débuté dès janvier. Celle-ci a été imposée par la hausse des droits de douane sur le thé empaqueté par rapport au thé en vrac.

C’est la raison pour laquelle le groupe Zine a investi dans une unité d’ensachage de thé ayant coûté 15 MDH. Mais le groupe doit également assurer son approvisionnement en blé. Si le besoin du groupe en blé dur estimé à 80.000 t/an est totalement importé du Canada, celui du blé tendre provient en partie du marché local. Sur un besoin de 200.000 t/an, 20%, c’est-à-dire 40.000 t/an proviennent d’agrégations dans la région de Chaouia. «Pour ce faire, nous avons sélectionné 455 agriculteurs dans la région de Chaouia pour une superficie de 8.000 ha répartis sur 31 communes.

nous nous occupons de tout l’itinéraire technique, notamment la fourniture d’un engrais adapté formulé spécialement pour les agriculteurs. Nous en sommes à notre 4e projet aujourd’hui. Le but est aussi d’améliorer le rendement de ces terres. En effet, nous sommes passés de 15 q/ha à 50 q/ha. Le pic est de 77q/ha pour certains agriculteurs», explique Yassine Taybi. Un contrat de vente lie ainsi Zine Céréales à ces agriculteurs qui se délestent de 85% au maximum de leur récolte en blé.

Le reste des besoins en blé tendre est importé de France, Pologne et Allemagne qui arrivent à délivrer une qualité de céréales uniforme. L’organisation des agriculteurs en coopératives est le moyen d’y arriver. L’ambition du groupe Zine est de suivre le même chemin pour les agriculteurs de Chaouia et plus tard en 2016 ceux de Doukkala qui vont rejoindre le programme. Au final, que ce soit dans l’agro-industrie ou la distribution, le choix des partenaires demeure stratégique. La réussite des projets du groupe en dépend fortement.